Extrait du dossier pédagogique
réalisé par les Grignoux
et consacré au film
Les Puissants - The Mighty
de Peter Chelsom
USA, 1998, 1h48
Le dossier dont on trouvera un extrait ci-dessous s'adresse essentiellement aux enseignants et aux animateurs qui verront ce film avec un jeune public (entre onze et treize ans environ). Il propose plusieurs animations à mettre rapidement en oeuvre après la vision du film.
Une métaphore est une figure de style qui consiste à
établir une comparaison entre deux choses sans l'introduire par
«comme». Si bien que la comparaison n'apparaît pas toujours
comme telle au premier abord, elle est sous-entendue. Il faut, ici encore, une
lecture en profondeur, pour établir une relation entre deux choses qui
apparemment n'ont pas de lien.
Le film Les Puissants donne quelques exemples de métaphores. Il fournit donc une bonne occasion de sensibiliser les enfants à ce genre de procédé rhétorique.
Soumettons à chaque enfant les trois « images » suivantes tirées du film (nous entendons «image» au sens large):
Demandons à chaque enfant de réfléchir individuellement pendant quelques minutes (ou bien pour la leçon suivante) à ces trois images. (À quoi vous fait penser chacune de ces images? Est-il possible d'établir des liens entre chacune de ces images et d'autres éléments du film?)
Invitons ensuite les enfants à mettre en commun les résultats de leur réflexion, en s'attachant successivement à chacune des images, au cours d'une discussion libre.
À la fin de cette discussion, expliquons aux enfants ce qu'est une métaphore: c'est une comparaison implicite, sous-entendue, qui n'est pas introduite par «comme» et qui éclaire d'une manière originale une partie importante du texte, ou du film ou du discours. Cette comparaison a donc une portée particulière.
Voici quelques exemples d'interprétations que les enfants pourraient produire en relation avec les trois images.
D'abord, physiquement, l'oiseau et le garçon ont des points communs
parce que leurs mouvements se font par l'intermédiaire d'assemblages
métalliques et mécaniques assez complexes. Déjà
là, l'image est émouvante parce qu'on ne peut qu'être
touché par une personne aussi jeune dont le corps est contraint par
toutes ces machines orthopédiques. De plus, Kevin semble s'être
accommodé de ses prothèses et affiche une joie de vivre
certaine, ce qui contribue à nous faire éprouver de la
sympathie pour ce garçon que nous spectateurs ne connaissons pas
encore.
La mort des étoiles correspond à la mort de Kevin: celui-ci
sait qu'il n'en a plus pour très longtemps à vivre et parler
à Max des étoiles éteintes, c'est une manière
douce de lui annoncer sa mort prochaine. Même si Max ne comprend sans
doute pas tout de suite la métaphore, Kevin cherche à lui faire
comprendre que même lorsqu'il sera mort, tout n'aura pas disparu avec
lui. Max gardera le souvenir des bons moments passés avec Kevin et
surtout, il gardera toujours ce que Kevin lui a appris. Cette image aidera
Max à faire le deuil de son ami. Après un moment de grand
désespoir, Max comprendra que Kevin est comme une étoile:
même mort, son souvenir éclairera toujours sa vie. Ainsi, Max
déclarera à la fin de son livre que «Quelqu'un d'aussi
grand vivra à jamais». [retour au texte
ci-dessus]